Être artiste écologique : utopie ou réalité ?

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Dessin écologique
Dessiner écologique

Après une fin d’année 2017 fortement chargée en problématiques environnementales, je me suis demandée si l’idée de devenir un artiste écologique existait. Est-il possible dans notre situation actuelle de pratiquer la peinture et le dessin en respectant notre environnement ? Si la peinture et le dessin paraissent des activités humaines totalement innocentes, la vérité est un peu moins rose. Comment sont gérées les ressources à l’origine de nos produits et comment traite-t-on les déchets que nous générons ?  Petite enquête dans un monde qui se met au vert.

Je ne suis pas arrivée tout à fait par hasard au sujet délicat des déchets liés à la pratique de l’art. En 2017, j’ai travaillé pendant plusieurs mois sur des centaines de produits artistiques en vente afin d’identifier les pictogrammes de danger et veiller à ce que l’utilisateur soit bien informé de tous les risques liés à l’emploi de certaines substances.

pictogramme nocif pour environnement

Au-delà des dangers sanitaires, j’ai été étonnée par la quantité de produits à ne pas jeter car nocifs à long terme pour l’environnement. En effet, ces mentions sont généralement écrites de manière à ce qu’on ne les lise pas.
Dans le panorama plutôt sombre, j’ai quand même été réconfortée par des démarches intéressantes et innovantes par les fabricants de produits d’art autour de 4 grands axes:

  • la réflexion sur les matières premières employées (voir article sur Des papiers pour l’environnement)
  • la fabrication recyclée
  • les produits verts
  • le programme de recyclage avec collecte

Être artiste écologique en favorisant les produits recyclés

Et pour commencer, laissez-moi vous parler d’une idée qui a germé dans l’esprit de trois étudiants du MIT (Massachusetts Institute of Technology) en 2012. « Sprout », littéralement « germer », est un crayon en bois de cèdre dont la mine est composée d’argile et de graphite. A l’emplacement habituel de la gomme, au bout du crayon, vous trouvez une capsule biodégradable qui comporte des graines.
Lorsque le crayon devient trop court pour être tenu dans la main, il suffit de le planter dans la terre pour obtenir une fleur ou une aromatique. Pas mal non ?

dessin écologique sprout
Crayon qui germe Sprout

Le concept a tellement séduit les internautes que leur appel sur le web a permis de collecter 150% des fonds nécessaires pour développer la production.
L’idée forte de ce concept est bien d’offrir une nouvelle vie à un crayon que l’on croit mort. Et il renaît de ses cendres sous la forme d’une plante : voilà un bon karma pour « Sprout » !

L’artiste écologique et le recyclage

Dans l’idée de recyclage, il faut voir deux aspects: le produit fait à partir de matériaux recyclés et le recyclage des matériaux neufs.
Pour l’artiste, travailler avec des matériaux recyclés a commencé très tôt, dès le XIVe siècle en France. En effet, le papier est l’un des tous premiers outils fabriqué à l’aide de chiffons de coton récupérés et… recyclés. Mais cette production artisanale s’est vite perdue au profit de l’exploitation du bois, plus intensive et rentable, à une époque où l’idée de déforestation n’existait pas encore.

Les premiers papiers recyclés pour artistes apparaissent dans les années 90 chez les grands papetiers de France, Canson et Clairefontaine. Toutefois ils ont mauvaise presse car ils n’ont pas la qualité attendue pour le dessin et surtout, pourquoi prendre du recyclé quand le normal est bien et moins cher ?
Au début des années 2000, les mentalités commencent à changer.

Avec l’impact des lanceurs d’alerte et des études alarmistes des scientifiques, le facteur environnemental prendre place au sein de toutes les productions y compris celles des fabricants de matériel d’art.

En 2009, Staedtler, grand fabricant de crayons d’origine allemande, s’est lancé dans la création d’un crayon dont l’ensemble de sa composition et de sa fabrication permettrait une approche 100% éco-responsable : le Wopex.
Staedtler s’est rendu à l’évidence que la fabrication classique d’un crayon de haute qualité était réellement un gouffre énergétique. Une semaine est nécessaire pour un cycle de fabrication, avec l’utilisation de fours dont les températures montent à 1000°C.
Staedtler a mis au point un crayon produit par extrusion.

Crayon graphite Staedtler Wopex

Cela permet d’obtenir un crayon Wopex en quelques secondes.
On pourrait se dire que s’ils accélèrent les rythmes de production et les quantités produites, alors, ils sont bien plus rentables. Eh bien non ! Repenser une ligne de production représente un très gros investissement car il faut de nouvelles machines et trouver les nouvelles matières. Le crayon Wopex est sorti sur le marché français à un prix un peu plus élevé que son égal. Ses finitions créent la surprise au niveau des utilisateurs de crayons en 2009 : il est plus lourd en main car beaucoup plus dense.

A présent, il fait partie du panorama mondial du crayon et s’est décliné sous de nombreuses variantes à prix plus bas tout en restant éco-responsable.

Être artiste écologique et valoriser des déchets

Je souhaite aussi faire mention de quelques marques qui ont introduit la notion de recyclage dans leur production : Bic, Pilot et Stabilo.
La valorisation des déchets plastiques a pris toute sa signification vers à la fin des années 2000 lorsque les premiers stylos et feutres sortent des lignes avec un taux de déchets valorisés de plus de 80%.

C’est le cas du stylo B2P (Bottle to Pen « De la bouteille au stylo ») de Pilot. Son histoire est assez ironique car c’est en France que l’idée a pris forme, sachant que le Japon est pionnier en matière de recyclage. C’est donc à Allonzier-la-Caille que le directeur de l’usine française de Pilot propose de récupérer le plastique de bouteilles d’eau recyclées, le broyer en billes de matière plastique et de fabriquer avec le stylo B2P. Le design est travaillé pour rappeler la bouteille d’eau et donc, l’origine même du stylo.

Stylo recyclé B2P de Pilot
Le design du B2P rappelle fortement la bouteille d’eau

Pour la petite histoire, au sommet de Copenhague de 2009 (COP 15), aux conventions-cadre de l’ONU sur les changements climatiques, il était demandé aux participants de venir avec leur propre matériel d’écriture. Toutefois, en cas d’oubli ou perte, un B2P de Pilot personnalisé « COP 15 » serait donné.

La marque Bic a elle-aussi été mise en avant lors de la COP21 en 2015 à Paris. Contrairement à ce qu’on pense, Bic n’est plus la marque aussi jetable que l’on pense. C’est même la plus investie dans la durabilité de ses produits et la valorisation de l’intégralité de ses produits. Ecolutions, lancée en 2008, est une gamme de produits d’écriture fabriqués à partir de matériaux recyclés. Bic est allé même à étendre le concept à ses rasoirs en 2009. Fabriquer au maximum à partir de bio-matériaux pour mieux recycler ensuite.

Stylo recyclé Ecolutions Bic
Le stylo bille Ecolutions de Bic fabriqué à partir de matériaux recyclés

Stabilo a développé sa gamme de feutres, notamment le célèbre Stabilo BOSS en version « green », c’est-à-dire à partir de matériaux recyclés et valorisés. 

Stabilo Green BOSS
Stabilo a rendu son célèbre BOSS plus vert

Bien sûr, il y en a d’autres qui, à présent, se mettent au goût du jour car ils n’ont plus trop le choix car les pressions sont multiples, de la part du gouvernement et des consommateurs. Si la démarche de fabriquer avec du recyclé est appréciée, elle ne résout pas tout dans le domaine de l’art.

L’artiste écologique et les produits verts

Je me suis vraiment intéressée aux changements de la pratique des arts, ceux qui sont induits par les fabricants, forcés par les gouvernements ou réclamés par les utilisateurs. Pour la partie utilisateurs, de mon expérience en magasin, les changements sont souvent voulus dans le prix : du moins cher avec une meilleure qualité. C’est la demande classique du client. Jamais on n’entend de demandes pour des produits verts, recyclés ou bio.

Je ne peux pas leur en vouloir car l’acrylique, c’est du plastique, les solvants pour la peinture à l’huile, c’est indispensable, le métal, il y en a partout, etc… MAIS ! Certains essaient de changer cette fatalité comme Sennelier, Lefranc & Bourgeois et l’Arbre à Papier.

#green for oil pour artiste écologique

Une initiative vraiment agréable de la part de Sennelier en 2017 avec une gamme de produits nommés #Green for Oil. Ce sont de nouveaux auxiliaires pour la peinture à l’huile non nocifs pour l’environnement. Leur postulat est d’utiliser la biomasse pour fabriquer des biosolvants d’origine 100% naturelle. Ces biosolvants possèdent des qualités identiques aux solvants organiques issus de l’industrie pétrolière.
Cette orientation amène de réels bénéfices pour l’artiste qui n’est plus obligé de travailler en milieu ventilé, de fermer ses pots, d’aller à la déchèterie.
#Green for Oil propose des diluants, des médiums, des vernis et un nettoyant entièrement écologiques pour la pratique de la peinture à l’huile.

#Green for Oil de Sennelier
Gamme 100% écologique d’auxiliaires pour peinture à l’huile : #Green for Oil

Autre sujet qui ne tient à cœur : la présence de métaux lourds dans les pigments.

Pendant des siècles, les artistes broyaient leurs pigments eux-même ou le faisait faire à leurs apprentis dans leur atelier. Pour faire du blanc, on avait usage de broyer le plomb à l’huile de lin, ce qui donnait la jolie couleur « blanc d’argent » ou « blanc de plomb ». Par le passé, il était courant de reformer la pointe de son pinceau avec la salive dans la bouche. Vous imaginez donc la vie d’artiste à lécher du plomb à toutes petites doses pendant sa carrière jusqu’à ce qu’il développe les premiers symptômes du saturnisme…
Si le plomb a complètement été retiré des tubes de peintures au début du XIXe siècle, le cadmium est toujours présent.

Le cadmium est à l’origine de couleurs merveilleusement vives. Le rouge de cadmium est pour moi le rouge absolu : il est magique ! Mais terriblement dangereux si on le rejette dans l’environnement ou si on l’absorbe. Les rapports sur la toxicité du cadmium depuis 1993 sont alarmants et démontrent que sur le plan sanitaire et environnemental, son impact est énorme.

Lefranc Bourgeois, lors de la refonte de sa gamme de peinture à l’huile extra-fine en 2017, a mis un point d’honneur à proposer dans son nuancier des couleurs sans cadmium.

huile extra-fine lefranc bourgeois sans cadmium
Tube d’huile Lefranc & Bourgeois

C’est déjà un début car même s’il propose des cadmiums dans son nuancier, il y a cette alternative.

Avoir le choix sur le même produit entre sa version classique et sa version écologique devrait pouvoir se généraliser dans le monde de la pratique artistique.
Dans le monde du papier, par exemple, je vois apparaître de petits fabricants d’albums à dessin et blocs de papier dessin qui travaillent en 100% recyclé, en France. Ils produisent sous la forme d’économie solidaire. Tout le circuit de production est maîtrisé pour garantir des produits sans chlore et des impressions à base d’encre végétale.

l’arbre aux papiers pour l’artiste ecologique

C’est le cas de l’Arbre aux Papiers dont j’ai testé leur kraft et leurs albums à dessin. Petite imprimerie créée en 1991 dans la Sarthe, le fondateur s’évertue à promouvoir une autre façon de fabriquer le papier pour être plus responsable face à l’environnement. Avec un design simple et épuré, j’ai un très bon papier pour dessiner au crayon. Evidemment, le prix est plus élevé qu’un produit équivalent chez Canson ou Clairefontaine mais les garanties écologiques sont là.

papier à dessin arbre aux papiers
L’arbre aux papiers : 100% recyclé et 100% éco-responsable

La dernière étape pour être un artiste écologique c’est de gérer ses propres déchets artistiques.

Programme de recyclage avec collecte

Lorsque nous peignons ou dessinons, nous générons, comme toute activité humaine, des déchets. Épluchures de gomme ou de crayon, pinceaux usés jusqu’à la virole, feutres vides, stylos vides… que pouvons-nous faire ?

Bic avec Terracycle pour artiste écologique

Le partenariat très solide entre Bic et le collecteur Terracycle a permis à Ubicuity de mettre au point une fabrication innovante. Bic demande à ses utilisateurs de venir déposer ses vieux stylos et marqueurs dans des collecteurs en papeterie. Ils sont ensuite récupérés et retraités par Terracycle pour recycler chaque composant du feutre ou du stylo. Ubicuity traite la matière transformée pour faire du mobilier de jardin.

Par le passé, la chaîne de magasins Le Géant des Beaux-Arts reprenait les pinceaux usagés de ses clients en offrant une remise de 20% pour en acheter des nouveaux. Cette mesure incitative pouvait s’avérer intéressante pour ceux qui jetaient les pinceaux dès qu’ils étaient hors d’usage. Evidemment, cela poussait un peu le client à racheter des pinceaux dans l’enseigne aussi. Mais avec une remise, c’était toujours bon à prendre. L’opération s’est arrêtée en 2016.

vieux pinceaux à reprendre écologique
Vieux pinceaux usagés

La démarche écologique chez nos fabricants de matériel d’art est en route. On voit que de réels progrès sont réalisés pour trouver des alternatives aux productions classiques et qu’elles fassent appel à moins de matière, moins d’énergie pour autant de performance. L’artiste est-il prêt à suivre cette direction et adapter ses créations aux contraintes environnementales ? Est-il prêt à abandonner l’acrylique, les solvants, les pinceaux à fibres synthétiques alors qu’ils sont moins chers ? Rien n’est moins sûr. Le travail est avant tout psychologique car pour comprendre la nécessité d’agir en éco-citoyen, il faut avoir pleinement conscience de l’impact de nos actions sur l’environnement. La bascule se fera un jour, quand nous ne pourrons plus faire autrement.

Références :
Le B2P de Pilot, stylo officiel de Copenhague
Stylo Bic écologiques : BIC et le développement durable
Green for oil
Les effets des métaux lourds sur l’environnement et la santé
Huile extra-fine Lefranc Bourgeois
L’arbre aux papiers
Programme de recyclage des instruments d’écriture

Est-ce que cet article vous a intéressé?

35 réflexions sur « Être artiste écologique : utopie ou réalité ? »

  1. Merci pour ce formidable et nécessaire article, je suis professeur d’arts plastiques et je vais me hâter de propager les alternatives au plastiques et autres produits toxiques autour de moi, aux collègues, artistes,…

    • C’est important de prendre en compte les nouvelles perspectives écologiques que les fabricants proposent dans le matériel d’art. À partir du moment où on le garde longtemps… l’amortissement se fait dans la durée.. Merci pour votre commentaire.

  2. Merci d’avoir publié cet article très instructif.
    Pour ma retraite je souhaite développer une activité créative et donc j’en passe par l’information sur les polluants avant tout .

    • Merci pour votre commentaire. La responsabilité écologique touche de près les fabricants de matériel d’art. Espérons que les artistes jouent le jeu et favorisent des produits affectant moins l’environnement.
      Alix

  3. Bonjour
    Très bon article. Pour ma part, je vais terminer ce qui me reste d’acrylique et ne plus jamais en acheter. J’utilise la gamme greenforoil avec des huiles miscibles à l’eau.
    Mais… Je cherche plus avant.
    Pour peindre il y a aussi la question du support. Supprimer le coton me paraît essentiel, c’est la plante qui consomme le plus d’eau. J’utilise du lin. Où des bois récupérés ou des toiles recyclées.
    Pour le papier on trouve maintenant des nouvelles normes.
    Mais c’est clair que ce n’est pas encore assez la priorité.
    Je continue à chercher.

    • Bonjour,
      Je vous remercie pour votre commentaire.
      Les fabricants sont de plus en plus conscients qu’il est nécessaire de produire du matériel pour artistes qui impacte le moins possible l’environnement. Faber-Castell entretient des forêts protégées au Brésil, Clairefontaine a renoncé au désencrage de ses déchets papier car trop polluant… Et d’autres marques sont très sensibilisées à la protection de l’environnement dans la pratique artistique. Le seul bémol est que pratiquer l’écologie dans l’art coûte plus cher et le public n’est pas forcément enclin à payer plus cher son matériel d’art. Il reste encore du chemin à faire dans l’éco-responsabilité.

    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire.
      L’aquarelle contient un liant à base de gomme arabique qui est effectivement plus naturel que celui de l’acrylique.
      Toutefois vous trouvez toujours des pigments à base de cadmium ou de cobalt pour créer certaines couleurs.
      Donc, quand vous jeter votre eau, il y aura d’infimes quantités de ces pigments.
      En tout cas, l’aquarelle est moins polluante que l’acrylique.
      Cordialement,
      Alix

        • Bonjour,
          à ma connaissance, aucune consigne n’a été donnée pour le recyclage des eaux usées par la peinture aquarelle. Je pense qu’elles sont comme toutes les eaux de peinture : à conserver pour les amener en déchèterie.
          Cordialement,
          Alix

  4. Bonjour Alix,
    J’ai trouvé votre article très enrichissant. Je n’avais jamais entendu parler du recyclage de ces produits, mais cela m’intéresse beaucoup. En effet, afin d’organiser un évènement artistique écolo, je cherche activement à me procurer une grande toile pour réaliser une fresque géante, qui serait biodégradable. Je souhaiterais également utiliser de la peinture et autres matériels pour la réaliser, qui soient le plus propre possible pour l’environnement.
    S’il vous est possible de me renseigner à ce sujet, je vous en remercie par avance.

    • Bonjour,
      Les toiles proposées à la vente ne sont pas biodégradables car justement leur but est de perdurer dans le temps. Les fibres sont soit du lin, soit du coton, soit un mix synthétique/coton. Il n’y a pas vraiment de peinture qui soit biodégradable car idem, son but est de résister au temps et à la lumière. Par contre, il y a des auxiliaires pour peinture à l’huile plus écologiques qui remplacent l’essence de térébenthine, les vernis. Il s’agit de Green for Oil de Sennelier. Il y a aussi la peinture à l’huile diluable à l’eau (plutôt qu’aux solvants).
      Si vous souhaitez acquérir des crayons, fusains pour dessiner, Faber-Castell est une marque extrêmement engagée dans la préservation des forêts et dans la production à carbone neutre. Avec elle, vous êtes sûre de faire un pas en faveur de l’environnement.
      J’espère vous avoir renseignée. Très cordialement,
      Alix

  5. Merci beaucoup pour cet article sur lequel je reviens régulièrement. Je peins à l’acrylique sur toile et je souhaite tout remplacer progressivement y compris dans l’emballage et pour l’envoi de mes créations. J’attends beaucoup de votre mise à jour de l’article avec une petite mention vegane si possible. Je crois que l’idéal serait donc de l’huile avec des pigments naturels sans cobalt ni cadmium, des diluants Sennelier ou de l’eau. Des cartons ou du bois comme support? A bientôt de vous lire.

    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire.
      Si vous êtes sensible à la pratique de l’art de manière plus éco-responsable, vous pouvez vous orienter vers la peinture à l’huile miscible à l’eau ou la peinture à l’huile classique diluée avec « Green for Oil » de Sennelier.
      Concernant le support à peindre, il faut avant toute chose s’assurer de sa pérennité. Les châssis en bois sont quasiment tous certifiés FSC ce qui n’est pas forcément le cas de panneaux de bois qu’on trouve dans le commerce de bricolage par exemple. Vous pouvez privilégier la toile de lin à celle en coton car la culture du lin est moins polluante.
      Concernant les produits vegan dans l’art, je vais bientôt publier un article sur des nouveaux papiers vegan. Toutefois, cette mention est à prendre avec précaution. J’ai en exemple une marque de pinceaux qui a voulu remplacer les poils naturels par des poils synthétiques. Certes, on ne touche plus aux animaux et donc c’est vegan mais en contrepartie, on crée des produits dérivés du pétrole…
      Les crayons de couleur Derwent Lightfast sont réputés aussi vegan dans la fabrication de la mine.
      Ce que je peux dire, c’est que de nombreuses marques Beaux-Arts sont engagées vers la fabrication de produits de manière plus écologique. Gérer les forêts et préserver les éco-systèmes, utiliser du plastique recyclé, collecter les plastiques, etc.
      Cordialement,
      Alix

  6. Bonjour Alix,

    ton blog est une mine d’infos et c’est un véritable plaisir de s’y balader.
    Merci une fois de plus pour ce super article actuel et très intéressant.

  7. Je suis ravie et particulièrement intéressée par vos recherches et partages cela fait un moment que je cherche comment faire de mon art un art écologique et vous allez m’aider ! Isabelle Langlois

  8. Je peins depuis toujours et depuis deux ans je me sens coupable d’utiliser tous ces matériaux dont je ne sais pas grand chose. merci infiniment pour ces infos. Je vais me remettre en selle avec plus de légèreté et surtout le sentiment d’être « propre »… Par ailleurs, je souhaite faire un article dans INfluencia, si vous le souhaitez j’aimerais vous interviewer. Merci en tout cas.

  9. N’utilisant que des crayons de couleur et du papier je suppose que mon emprunte carbone est bien faible ! ? Plasticienne engagée, je vous remercie pour votre article sur le sujet !

    • Bonjour,
      Pour l’aquarelle, l’aspect écologique de son emploi dépend du pigment. Par exemple, si vous utilisez un rouge de cadmium dans votre peinture, lors du rinçage du pinceau, vous diluez du cadmium. Ce pigment, à haut dose, est toxique. Idem pour le chrome, le cobalt…
      Vous pouvez préférer d’autres pigments naturels mais se pose la question de leur fugacité et de l’opacité/transparence que vous recherchez.
      Les tubes des peintures extra-fines présentent les codes des pigments utilisés pour fabriquer la couleur. Cela peut vous aider à faire votre choix.
      Le packaging du produit que l’on jette a un impact aussi (utilisation de plastique…).
      Sachez que de très nombreux fabricants de matériel d’art et notamment de peinture ont conscience des enjeux écologiques des produits qu’ils vendent depuis ces dernières années. Ils cherchent des alternatives pour réduire les impacts sur la nature tout en conservant les exigences des artistes.
      J’espère avoir répondu à votre question 🙂 Je reste à votre disposition.
      Alix

  10. Bonjour et bravo pour vos articles très intéressants.
    Professeur de peinture et dessin je souhaite arrêter l’acrylique dans mes cours à cause de la pollution générée. L’idée est de s’orienter vers l’aquarelle ou la gouache. Pouvez vous me dire si ces derniers sont polluants rapport à la gomme arabique d’abord et ensuite rapport aux pigments (sans parler du cadmium et cobalt). L’eau de l’aquarelle peut elle être réutilisée?
    Merci beaucoup et à bientôt
    Noémie

    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire 🙂
      La gomme arabique est plus naturelle que le liant contenu dans l’acrylique. La pratique de l’aquarelle ou de la gouache n’a pas le même impact sur l’environnement. Toutefois, la plupart des conditionnements sont en plastique (coffrets ou tubes)… Certains fabricants proposent de la porcelaine ou du liège pour présenter leurs aquarelles mais le prix n’est pas le même.
      J’ai personnellement arrêté l’acrylique et l’huile car les déchets sont trop néfastes et peu réutilisables. Il n’y a pas de traitement des eaux usées de peinture en déchèterie, y compris pour l’aquarelle malheureusement. Je n’ai pas de solution à vous apporter si ce n’est encourager l’aquarelle et la gouache avec des pigments moins toxiques.
      Cordialement,
      Alix

  11. Bonjour Alice, merci pour cet article super intéressant !

    Je me demandais, qu’en est-il de cette pratique des papiers ensemencés des artistes qui peignent des cartes postales et proposent donc de les enterrer pour faire pousser des plantes ? Ne risque-t-on pas de planter des substances nocives dans le jardin ?

    Qu’en est-il également des encres, de l’encre de chine ? Je pratique le sumi-e et je me demandais si le papier de riz était plus écologique ?

    La pratique artistique semble inexorablement lié à de la pollution, mais des peintures rupestres nous sont parvenues depuis des époques lointaines, alors je me demande si des « colorants naturels » sont possibles…

    Le sujet est si intéressant et il est si difficile de trouver de l’information dessus ! Merci pour votre travail de recherche et le partage.

    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. L’encre de Chine est un liquide qui ne se recycle pas. On ne peut malheureusement pas la traiter. Le papier de riz se recycle comme le papier classique, il ne subit pas de traitement particulier. De plus en plus de fabricants développent des produits vertueux envers environnement : packaging en carton au lieu du plastique, flacons et bouteille en plastique recyclé, contenu bio-sourcé, etc. Mais on rencontre aussi des aberrations : bloc de papier écologique avec un film plastique pour le protéger…

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