

Fut un temps où deux marques de crayons se partageaient le marché français il y a 60 ans voire 100 ans. Elles avaient tout pour elles, le succès, la qualité de fabrication, la diversité des gammes. Mais malheureusement, l’arrivée d’autres leaders étrangers ne leur a pas permis de poursuivre leur activité. J’ai mené une petite enquête pour savoir qui elles étaient et pourquoi elles ont cessé la production. Bienvenue dans le monde des marques Marquise et Franbel.
L’usine de crayons français Marquise à Saint-Paul-en-Jarez (Loire)


Le terme « usine » est sans doute un peu galvaudé. Il s’agissait d’un moulin fondé en 1871 par Victor Marquise (1838-1900). Dans ce moulin, on y fabriquait des crayons en tout genre, des porte-plumes et des porte-mines. Il faut savoir qu’avant 1872, la France était tributaire de la concurrence de l’Allemagne et de l’Angleterre, plus spécialement sur les crayons de couleur.
Le moulin modeste a pris un rang important dans l’industrie nationale. Victor Marquise ne fabriquait au début 500 crayons par jour. Puis, la croissance aidant, il produisait 24.000 crayons et 1.000 porte-plumes. Il n’y avait que Victor Marquise, sa femme et une ouvrière pour tout produire.
Victor Marquise n’a jamais reculé devant tout sacrifice et investir dans trois roues hydrauliques et deux machines à vapeur. Victor Marquise poussa sa production vers la perfection avec la pression des pays étrangers. Il a été primé dans de nombreuses expositions industrielles.
Il parvient à se placer au premier rang de fabrication de crayons français. L’homogénéité de leur pâte, de bonnes matières font des crayons à mine à traits fins et velouté. Pourtant, son prix reste abordable. En 1977, ses crayons sont recherchés et demandé par le monde entier.

Au décès de Victor Marquise, ses deux fils boivent littéralement l’héritage en fêtes et alcool.
Le moulin est racheté par la marque Koh-I-Noor.

Les crayons de la marque Franbel à Buzet

Les crayons de la maison Franbel commencent avec l’association de trois hommes : Maurice Faber, Raoul Maurice et Georges Verhulst. Ils cherchent un endroit pour créer une usine de fabrication pour crayons. Ils trouvent en la personne de Georges Verhulst le chimiste pour formuler les crayons. Epuisés par la guerre de 14-18, toutes les industries se retrouvent en grande difficulté, y compris celle du crayon.
Ils savent qu’il y a grande concurrence avec l’usine Marquise.
Ils s’arrête sur un moulin datant du XIIe siècle, situé sur les bords de la Baïse et là, le début de l’aventure commence pendant près de 40 ans et Franbel devient une des capitales françaises voire européenne du crayon. Georges Velhurst se met au travail en prenant la direction technique.
Il reformule des mines spéciales en enlevant l’encre de Chine.
Avant 1914, la graine de mine était en genévrier ou en cèdre de Virginie qui assurait la douceur et la régularité de la mine.
En 1919, la compagnie prend le nom de « Compagnie franco belge des crayons » avec l’objectif de fabriquer des crayons et leurs dérivés. Le moulin s’équipe avec turbines et 5 paires de meules.

La gamme de crayons supérieurs s’appelle « Casteljaloux ». Par ailleurs, d’autres séries humoristiques était illustrées par le célèbre dessinateur Poulbot dont la Franbel a demandé l’exclusivité. Il avait aussi « le crayon qui parle » (enveloppe en papier déroulant).
N’ayant aucun appui financier, la petite entreprise doit cesser sont activité. En 1970, c’est la liquidation judiciaire. C’est fini pour la Franbel ! En 1961, A la place une usine s’installe dans le moulin pour créer du cellulose qui périclite à son tour.


Aujourd’hui, le moulin est à l’abandon.
Le crayon français qui dure: Conté à Régny

Conté avait créé le premier crayon graphite en 1795 à Paris. Les générations successives n’ont pas été simples avec l’usine de Conté. La petite fille, héritière, est partie s’installer à Régny avec les machines en 1856. A cette époque, l’usine employait alors autour de 150 employés de la commune.
En 1979, Bic rachète Conté. Et la fabrique Regnyçoise ferme les portes en 1986 amenant de nombreuses pertes d’emploi importantes sur la commune.
A présent, la marque existe sous le nom de Conté à Paris, appartenant au groupe Colart. Elle présente surtout des fusains, des craies d’art, des pastels et autres matériels pour le dessin académique.
bonjour
combien vaut une boîte de crayons marquise identique a celle que vous avez sur la photo, la boîte neuve couleur chair avec une photo de marquise et écrit marquise en gros et en noir ?
Bonjour,
Je crois qu’elle vaut 30€ de mémoire.
Cordialement,
Alix
En quelle année la marque Marquise n’a plus été commercialisée ?
Je n’ai pas d’élément sur le sujet. Je vais faire quelques recherches.
Alix
Bonjour,
Je lis avec passion votre article qui m’apprend des détails sur les crayons Français et en particulier sur la Franbel à Buzet sur Baïse. Ma grand mère y a travaillé jusqu’en 1959. Aussi je conserve quelques dizaines de divers crayons gris et deux ou trois belles boîtes de crayons de couleurs.
Ou pourrai-je trouver plus de renseignements sur cette usine? Y-a-t-il une côte sur ces crayons dont certains ont des publicités comme les bas Le Bourget?
Enfin, à qui ai-je l’honneur cher ALIX?
Bonjour,
Je n’ai malheureusement pas plus d’éléments à vous communiquer sur l’usine Franbel. Peut-être la mairie de la ville peut-elle vous renseigner ou vous diriger vers les archives départementales. Concernant la côte des crayons Franbel, elle n’est pas très élevée, il me semble. Il n’y a pas vraiment de demande sur le marché. J’ai acheté les miens il y a quelques années sur eBay et je ne les avais pas payés bien cher déjà à l’époque.
Je suis simplement une passionnée de matériel d’art et je travaille dans un magasin qui en vend. Vous pouvez cliquer sur « Contact avec Alix » sur le menu de mon site. Il y a un petit texte de présentation si vous souhaitez plus d’informations à mon sujet.
Cordialement,
Alix
Merci
Votre article est formidable .
Je suis un Senior (italien ) passionné de l’industrie de crayons et de son histoire ..
Comme Vous savez ,BIC -après avoir ferme’ l usine a’ REGNY en 1986 ,je crois me rappeller que le Group BIC a continue’ a produire des crayons en bois dans son autre usine a cote’ de Boulogne sur Mer (ancienement BAIGNOL et FAIRJON)en arretant en 2007 si ma memoire est bonne -pour ce concentrer sur le crayons en resine thermplastique( selon le savoir faire technologique du Groupe BIC.)
mais avez Vous qu’il y a encore une très belle usine qui produit de crayons de très haute qualité avec bois certiifie’ dans la region de Roanne?
Le nom est Compagnie Francaise de Crayons .leur site web est très très interessant .bien cordialement a Vous
Ettore
Bonjour,
Merci pour le conseil d’aller voir le site de la CFC. C’est effectivement très intéressant.
Cordialement,
Alix
Pour votre info, les activités Marquise n’ont pas cessé après le décès de Victor. Ses trois fils continueront à développer l’activité, créeront une usine à Créteil après 1914 (c’est en région parisienne qu’ils résident notamment à Créteil). L’activité sera durement touchée lors de la seconde guerre mondiale (pas d’électricité et impossibilité d’importer du bois de cèdre), et également impactée par l’apparition d’autre stylos, notamment le Bic.Elle cessera après la guerre. Irénée Marquise décède en 52 dans sa maison de la rue des buttes à Créteil.
Bonjour,
Merci beaucoup pour ce complément d’informations sur la famille Marquise.
Cordialement,
Alix
J’ai une boîte de 100 crayon pour le dessin qu’avait offert l’entreprise à mon papy qui avait une entreprise de menuiserie Paul Royon à Saint Paul en jarez
C’est un beau souvenir 🙂
Alix